Wyrouboff prend l'exemple de la Théorie de l'éther pour répondre aux attaques de Renouvier :
« M. Renouvier trouve étrange aussi que la philosophie positive veuille abandonner les recherches du pourquoi, et affirme que le physicien, par exemple, "cherche toujours ce pourquoi et, dans certaines limites, parvient à le déterminer." Cette assertion est le résultat d'un malentendu. Il y a deux espèces de causes, et par conséquent deux manières de rechercher le pourquoi. On peut rechercher le fait matériel qui détermine la production d'un autre fait matériel, cela n'est que naturel et jamais la philosophie positive ne l'a trouvé mauvais; mais on peut aussi chercher, et c'est ce qu'ont fait les théologiens et les métaphysiciens, la cause extra-matérielle des phénomènes matériels; cela est contraire à l'esprit de toutes les sciences, et le physicien de nos jours, fort heureusement, ne le fait plus. M. Renouvier dit aussi, "que personne ne peut défendre à M. Littré de chercher à prouver l'existence de l'éther et à démontrer que les propriétés de ce corps expliquent la pesanteur des astres" cela est certain, pourvu toutefois qu'on sache que l'éther n'est qu'une hypothèse, bonne pour relier les faits connus, une conception de l'esprit, une manière d'expliquer, mais non une réalité observée ou observable. Supposons que l'existence, plus que problématique de l'éther, soit un jour démontrée, alors il devient matériel et rentre dans la catégorie des causes matérielles; dans le cas, au contraire, où rien ne nous prouvera directement sa réalité, nous n'aurons plus aucun droit de l'employer comme interprétation des phénomènes physiques. La science, et par conséquent la philosophie positive, qu'on ne voit se nourrir que de science, n'admenttent donc que les causes matérielles, et refusent de suivre ceux qui veulent demander le pourquoi de l'existence même des proprités irréductibles de la matière. » (Wyrouboff (1868), p. 470).
Braverman, Charles, Kant, philosophe français du XIXe siècle : entre science, philosophie et épistémologie, Université de Lorraine, 2017.
Mueller, Thomas Michael, "The Boussinesq Debate : Reversibility, Instability, and Free Will", in Science in Context, 2015, t. 28, pp. 613-635. (https://consequent2017.files.wordpress.com/2018/02/mueller.pdf)