Spiritualisme et l'école expérimentale (Le)

Titre

Spiritualisme et l'école expérimentale (Le)

Année de publication

Périodique de publication

Volume

4

Pagination

135-153

Type d'intervention

Champ Scientifique

Sous-Domaine disciplinaire

Thèse - Objectif :

Critique les tentatives philosophiques des spiritualistes qui visent à s’approprier les thèses et pratiques épistémologiques de l’école expérimentale pour sauver la métaphysique

Faire la preuve qu’il n’existe pas de différence fondamentale entre les principes épistémologiques de l’école positiviste et ceux de l’école expérimentale

Faire la preuve que le positivisme n’est pas un matérialisme

Acculturation

Non

École philosophique

Positivisme

Référence bibliographique

Commentaire référence bibliographique
  • L’ouvrage de Caro, qui fait l’objet de l’étude critique d’André, s’appuie sur une interprétation spiritualiste des écrits de Claude Bernard pour caractériser les principes épistémologiques de l’école expérimentale.

  • André présente la théorie des hypothèses de Comte pour montrer qu’il n’existe pas, contrairement à ce que prétend Caro, de différence fondamentale entre le concept d’idée à priori de l’école expérimentale et le concept d’hypothèses de l’école positiviste :

    « Nous comprenons que l’emploi de ce mot idée à priori, dans un sujet scientifique, par un savant aussi illustre que M. Claude Bernard, soit doux au coeur des spiritualistes, et qu’ils cherchent à s’en emparer pour nous l’opposer victorieusement. Mais il convient de rechercher si ce mot, tel qu’il est compris par M. Bernard, tel qu’il peut être compris par tout savant, est susceptible d’aucune des interprétations que lui ont attribuées les métaphysiciens; nous aurons à voir ensuite si cette idée à priori, scientifiquement interprétée, correspond à une divergence entre l’école positiviste et l’école expérimentale. (…) A regarder les choses de près, l’idée à priori de l’école expérimentale n’est donc tout au plus que ce que les savants ont l’habitude d’entendre par hypothèse. Tout en reconnaissant que M. C. Bernard a traité certaines parties de cette question avec un esprit nettement scientifique et un talent littéraire remarquable, il n’est plus permis à personne, aujourd’hui, d’ignorer que c’est Auguste Comte qui, le premier, dans son Cours de philosophie positive, a restitué aux hypothèses leur caractère véritable, déterminé à quelles conditions est assujetti leur emploi, et indiqué les services qu’elles sont appelées à rendre à la science. Pour quiconque connaît ce livre, il est au moins singulier qu’on croie trouver, à ce sujet, chez les savant, des idées étrangères et même opposées à la philosophie positive. (…) Sur ce premier point donc, en résumé, nous reconnaissons que, dans l’étude des phénomènes, dans l’organisation des expériences, notre esprit construit des hypothèses qui lui sont suggérées par la nature du phénomène considéré par les lois des phénomènes déjà connus, et que la condition de ces hypothèses est d’être expérimentalement vérifiable. L’idée est commune à l’école positive et à l’école expérimentale; il y a, paraît-il, une différence dans les mots : Comte a dit hypothèse, mot scientifique, appliqué à une idée scientifique; M. Claude Bernard a dit idée à priori, mot métaphysique appliqué à une idée scientifique. Les spiritualistes, nous le comprenons, préfèrent le mot d’à priori; mais les savants, même ceux de l’école expérimentale, préfèrent certainement le mot d’hypothèse. » André (1869), pp. 138-141)

Discute :

Commentaire Discute
  • André a pour objectif de mettre en relief les confusions conceptuelles et méthodologiques de l’ouvrage de Caro. L’analyse critique de l’ouvrage permet à André de faire la preuve non seulement qu’il n’existe pas de différence fondamentale entre les principes épistémologiques de l’école positiviste et ceux de l’école expérimentale, mais aussi que le positivisme, contrairement à ce que prétend Caro, n’est pas un matérialisme.

Intervention citée

Non

Intervention discutée

Non

URL

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k778756/f134.image

Fiche complète

Oui

Créateur de la fiche

Greber, Jules-henri

Le Spiritualisme et l'école expérimentale est le deuxième article de fond publié par André au sein de La Philosophie Positive. Parue en 1868, l’intervention a pour objectif de mettre en relief les confusions conceptuelles et méthodologiques de l’ouvrage de Caro Le matérialisme et la science. L’enjeu est de dénoncer les tentatives philosophiques des spiritualistes qui visent à s’approprier les thèses et pratiques épistémologiques de l’école expérimentale pour sauver la métaphysique. L’analyse critique de l’ouvrage permet à André de faire la preuve non seulement qu’il n’existe pas de différence fondamentale entre les principes épistémologiques de l’école positiviste et ceux de l’école expérimentale[1], mais aussi que le positivisme, contrairement à ce que prétend Caro, n’est pas un matérialisme.

[1]          Afin de sauver la métaphysique spiritualiste, Caro établit plusieurs différences doctrinales entre l’école expérimentale et l’école positiviste. André va montrer que ces différences ne sont qu’apparentes : « M. Caro (…) établit, entre ce savant (de l'école expérimentale) et le positiviste, les trois différences caractéristiques suivantes : 1° « Contrairement à l’esprit de la doctrine positive, le savant expérimental fait une grande part à l’idée à priori dans la constitution de la sciences; » 2° « contrairement à l’un des dogmes les plus arrêtés de cette école, il laisse un grand nombre de questions ouvertes, et, par toutes ces issues, il permet, dans une certaine mesure, le retour aux conceptions métaphysiques; » 3° « l’une des deux écoles ne prétend qu’à établir d’une manière définitive la méthode scientifique, tandis qe l’autre prétend fonder une philosophie. » » (André pp. 137-138)