Cournot et le pragmatisme scientifique contemporain
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Sous-Domaine disciplinaire
Thèse - Objectif :
Présenter le réalisme de Cournot et ses caractéristiques essentielsExaminer la valeur que Cournot accorde aux théories explicatives et principes rationnels
Montrer que le réalisme de Cournot et sa théorie de l'ordre rationnel permet de sauver la valeur objective de la science et de dépasser le pragmatisme scientifique
Acculturation
Référence bibliographique
Cournot, Antoine-Augustin, Essai sur les fondements de nos connaissances et sur les caractères de la critique philosophique, Paris, 1851
Cournot, Antoine-Augustin, Traité de l’enchaînement des idées fondamentales dans les sciences et dans l’histoire, Paris, 1861
Cournot, Antoine-Augustin, Traité élémentaire de la théorie des fonctions et du calcul infinitésimal, Paris, 1857
Cournot, Antoine-Augustin, De l'origine et des limites de la correspondance entre l'algèbre et la géométrie, Paris, 1847
Poincaré, La Science et l'hypothèse
Poincaré, La Valeur de la science
Duhem
Mach
Commentaire référence bibliographique
Pour montrer la modernité des analyses et principes de la philosophie de Cournot, Milhaud examine les analogies et les parentés entre cette philosophie et celles de Poincaré et Duhem. Milhaud réalise cet examen à partir des solutions apportées par ces auteurs au problème de la valeur de la science théorique :
« Quand on lit Cournot, on est souvent frappé de l’intérêt tout actuel que présentent ses discussions et ses analyses. En particulier, et dès l’Essai sur les fondements de nos connaissances, c’est-à-dire dès 1851, on a l’impression qu’il traite par avance, à propos de la valeur de la science rationnelle, les problèmes mêmes qui devaient être si souvent agités par quelques-uns d’entre nous ; il se préoccupe de solutions analogues à celles auxquelles le nom de M. H. Poincaré surtout devait donner un certain retentissement ; il les discute et, sans s’y arrêter, les dépasse volontiers. Ceux qui parmi nous ont contribué à combattre la conception naïvement positiviste de la science en montrant toute la part que peut revendiquer l’activité créatrice de l’esprit, ont vite été effrayés des tendances sceptiques ou pragmatistes, qu’ils semblaient encourager, et tous on fait effort pour sauver la valeur objective de la vérité scientifique. Le passage de Science et Hypothèseà La valeur de la Science, met suffisamment en évidence, en ce qui concerne M. Poincaré lui-même, l’orientation de ce mouvement et de cet effort. Or, précisément c’est en se pénétrant de cette tendance qu’on a le plus de chance de comprendre Cournot. Celui-ci apparaît assez souvent comme un Poincaré qui serait allé jusqu’au bout d’une semblable réaction, et qui finirait par croire non plus seulement à la réalité de la rotation de la Terre, mais même à la vérité des postulats de la géométrie. (…) J’arrive tout de suite à ce qui fait l’objet propre de cette étude : Quels sont les caractères de la partie rationnelle des sciences, des théories explicatives, et notamment des principes sur lesquels on les fonde ? Théories et principes se trouvent-ils nécessairement déterminés par les faits auxquels ils correspondent ? Ou, s’il y a quelque indétermination, comment se fait le choix du savant ? A quelle appréciation objective pouvons-nous prétendre ? » (Milhaud (1911), pp. 370-371)
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https://amshistorica.unibo.it/7
Créateur de la fiche
Greber, Jules-henriCournot et le pragmatisme scientifique contemporain est le quarantième article de fond en philosophie des sciences publié par Milhaud dans Scientia. Parue en 1911, l'intervention a pour objectif de présenter le réalisme de Cournot et ses caractéristiques essentiels. Il s'agit de faire la preuve que ce réalisme permet de sauver la valeur objective de la science et de dépasser le pragmatisme scientifique. Pour Milhaud, les principes de la philosophie de Cournot, en particulier sa théorie de l'ordre rationnel, offrent une solution au problème contemporain de la valeur de la science.