Au moment de discuter la thèse de Poincaré au sujet de la mensuration, Russell renvoie dans une note à une  remarque de Cournot :

« Une méthode quelconque de mensuration est bonne ou mauvaise, suivant qu’elle fournit un résultat vrai ou faux. M. Poincaré, au contraire, estime que la mensuration crée l’égalité et l’inégalité. Il s’ensuite, comme il le soutient, que toutes les méthodes de mensuration sont également bonnes. Mais il y a encore une autre conséquence, qu’il ne paraît pas reconnaître, à savoir qu’il n’a plus rien à mesurer, et que l’égalité et l’inégalité sont des mots vides de sesn. (en note : Je pourrais appliquer à la Géométrie les remarques de Cournot relatives à l’Algèbre (De l’origine et des limites de la correspondance entre l’Algèbre et la Géométrie, p. 78) : « L’Algèbre est une langue sans doute, mais une langue dont nous ne sommes pas maîtres, comme nous pourrions l’être d’une langue d’origine conventionnelle, parce que l’Algèbre est aussi une science ayant sa constitution propre, son objet dans des idées, dans des rapports que l’esprit humain ne crée pas arbitrairement et de toutes pièces. ». » (Russell (1899), p. 688)