Science et les systèmes philosophiques (La)

Titre

Science et les systèmes philosophiques (La)

Statut

Année de publication

Périodique de publication

Volume

23

Pagination

203-242

Type d'intervention

Champ Scientifique

Référence bibliographique

  • Cournot, Antoine-Augustin, Essai sur les fondements de nos connaissances et sur les caractères de la critique philosophique, Paris, 1851

Commentaire référence bibliographique
  • Meyerson renvoie aux analyses de Cournot pour illustrer l'attitude paradoxale (méthodologique et doctrinale) des sciences et des scientifiques : 

    « Ce n’est pas, comme on l’affirme souvent et comme paraît l’avoir cru, entre autres, Cournot, parce que nous faisons disparaître, que nous éliminons totalement de nos énoncés scientifiques toute supposition sur l’être et son rapport avec notre intelligence, une telle opération étant, nous l’avons vu, entièrement chimériques. (…) Incontestablement, l’attitude de la science, telle que nous l’avons dessinée, a quelque chose de paradoxal et c’est ce qui, sans doute, la rend plus difficile à admettre. Cependant la constatation de ce paradoxe, plutôt apparent, n’est pas chose nouvelle. Méditez, en effet, ce passage de Cournot sur lequel M. Gaston Milhaud a récemment attiré l’attention : « l’union intime et pourtant la primitive indépendance de l’élément philosophique et de l’élément positif ou proprement scientifique dans le système de la connaissance humaine, se manifeste ici (en mathématique) par ce fait bien remarquable que l’esprit ne peut régulièrement procéder à la construction scientifique sans adopter une théorie philosophique quelconque et que néanmoins les progrès et la certitude de la science ne dépendant pas de la solution donnée à la question philosophique. Vous le voyez, le « fait remarquable » de Cournot est pour le moins très voisins du paradoxe qui nous occupe. D’ailleurs Cournot, tout en envisageant en premier lieu les mathématiques, ne considérait cependant leur cas que comme un exemple particulier du système tout entier de la « connaissance humaine » ; et dans d’autres passages du même Essaiil a suffisamment fait ressortir l’analogie, la continuité qu’il établissait, à ce point de vue, entre les sciences mathématiques et les sciences physiques. Le fait que le point de départ de Cournot soit assez différent du nôtre, puisqu’il admet, nous l’avons vu, la possibilité de l’élimination, dans les énoncés scientifiques, de l’élément transcendant, nous semble ajouter encore, si possible, au poids du témoignage du grand penseur. »  (Meyerson (1916), pp. 239-240)

URL

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