À propos d'une nouvelle conception de la philosophie des sciences

Titre

À propos d'une nouvelle conception de la philosophie des sciences

Statut

Année de publication

Périodique de publication

Volume

2

Pagination

606-621

Type d'intervention

Champ Scientifique

Référence bibliographique

  • Cournot, Antoine-Augustin, Traité de l’enchaînement des idées fondamentales dans les sciences et dans l’histoire, Paris, 1861

  • Cournot, Antoine-Augustin, Recherches sur les principes mathématiques de la théorie des richesses, Paris, 1838

Commentaire référence bibliographique
  • Dans son étude des thèses de Boutroux et Milhaud, Winter cite l’analyse de la méthode positive et conjecturale en physique de Cournot ainsi que son analyse de la statistique : 

    « En physique, il est en est de même. Ici encore il y a une méthode directement appliquée à l’objet et qui est généralement la vraie méthode de la découverte et une méthode générale et analytique : la méthode spéciale et directe, c’est l’expérience. En effet on ne saurait, par des considérations directes, établir l’équation d’un phénomène comme on établit l’équation d’une courbe ; il faut multiplier les expériences pour en tirer une formule moyenne (méthode de Cauchy capable de représenter une classe de phénomènes : ces expériences consistent à mesurer des phénomènes particuliers, des longueurs, des vitesses, des températures, etc., c’est-à-dire à observer. « En effet, si l’on tient avec raison à bien distinguer dans les sciences la partie positive de la partie conjecturale, il faut reconnaître que le physicien a besoin, pour tout ce qui touche à la structure interne et moléculaire des corps, de recourir à l’expérience physique proprement dite… Il en sera de même tant que les conditions essentielles de la connaissance humaine ne seront pas changées, tant que les dernières molécules des corps et les forces qui les sollicitent échapperont à la constatation directe comme certainement elles y échapperont toujours. (Cournot, Traité de l’enchaînement des idées dans les sciences) ». Enfin si des sciences inorganiques on passe à l’examen des sciences biologiques, la mathématique devient absolument extérieure à l’objet : on sait qu’il n’y a pas d’équation pour chaque maladie de l’organisme à cause de l’importance prépondérante de la constitution particulière de chaque individu : l’étude des courbes de fièvre et de température n’apporte que des indications très vagues au pathologiste. Ici, comme dans les sciences sociales, la méthode mathématique ne peut, même à l’aide d’hypothèses, reconstruire l’objet, elle devient une méthode purement inductive, la Statistique. Cournot a montré dans son « Essai sur les principes mathématiques de la théorie des riches » que les seules fonctions dont on puisse faire usage dans une théorie mathématique de l’économie politique sont des fonctions arbitraires : c’est dire nettement qu’elles ne résultent pas de la considération de l’objet étudie » (Winter (1894), pp. 611-612).

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https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k11048d/f610.image