Hypothèses positives de Cosmogonie (Les)

Titre

Hypothèses positives de Cosmogonie (Les)

Année de publication

Périodique de publication

Volume

9

Pagination

343-371

Type d'intervention

Commentaire Théorie scientifique examinée

Littré rapporte l'exposition que Comte donne de l'hypothèse cosmogonique de Laplace

Thèse - Objectif :

Présenter et examiner, à partir de la théorie contienne des hypothèses, la nature, la valeur et les limites des hypothèses positives de Cosmogonie (1°Hypothèse cosmogonique par rapport à l’univers, 2°Hypothèse cosmogonique par rapport au monde, 3°Hypothèse cosmogonique par rapport à la terre et 4°Hypothèse cosmogonique par rapport aux êtres vivants).

Acculturation

Oui

École philosophique

Positivisme

Référence bibliographique

  • Comte, Auguste, Cours de Philosophie positive, t.II, 27e leçon

Commentaire référence bibliographique
  • Littré donne un commentaire de la 27e leçon du Cours de Philosophie positive consacrée à « La Philosophie astronomique et la philosophie de la physique »

Intervention citée

Non

Intervention discutée

Non

URL

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k77880s/f344.image

Fiche complète

Oui

Créateur de la fiche

Greber, Jules-henri

Les Hypothèses positives de cosmogonie est le deuxième article de fond en philosophie des sciences publié par Littré au sein de La Philosophie Positive. Parue en 1872, l'intervention de Littré a pour objectif de présenter et d'examiner, à partir de la théorie contienne des hypothèses, la nature, la valeur et les limites des hypothèses positives de Cosmogonie :

« On donne, dans les choses scientifiques, le nom d’hypothèses positives à celles qui résultent de faits expérimentaux. Elles gagnent ou perdent en consistance, à mesure que les faits de cette nature leur sont favorables ou contraires. Dans les cas où elles n’atteignent jamais.à la vérification complète, elles en approchent sans cesse davantage, et satisfont l’esprit par le caractère toujours démontrable des faits et des lois qui leur servent de base, à la différence des hypothèses théologiques ou métaphysiques, dont le point d’origine n’est pas susceptible de vérification et dont la consistance décroit au lieu de croître. (…) La vérité est que M. Comte les a énoncées d’une manière précise il y a une quarantaine d’années; et depuis lors elles sont vulgaires parmi ses disciples. Pour eux, toutes les hypothèses se partagent immédiatement en positives et en non positives. De celles-ci ils ne tiennent compte; mais les autres, toujours précieuses par les faits expérimentaux qu’elles représentent, leur servent, dans les limites de l’approximation qu’elles comportent, de système à la fois provisoire et perfectible. L’application de la doctrine des hypothèses positives a été faite à la cosmogonie par M. Comte dans un morceau qu’il est tout-à-fait de mon sujet de reproduire : « les théories cosmogoniques, dit-il, sont, par leur nature, essentiellement conjecturales, quelques plausibles qu’elles puissent devenir. Car il ne peut en être ici comme dans l’établissement de la mécanique céleste, où, de l’étude géométrique des mouvements planétaires, on a pu remonter, avec une entière certitude, à une conception dynamique, d’après des lois générales du mouvement qui indiquaient exactement tel mécanisme, en donnant à tout autre une exclusion nécessaire. Nous ne saurions avoir aucune théorie abstraite des formations, analogues à celle des mouvements, qui puisse nous conduire mathématiquement à assigner telle formation déterminée comme effectivement correspondante à telle disposition effective. Toutes nos tentatives à cet égard ne peuvent consister qu’à construire, d’après des renseignements généraux, des hypothèses cosmogoniques plus ou moins vraisemblables, pour les comparer ensuite, le plus exactement possible, à l’ensemble des phénomènes bien explorés. Quelque consistance que ces hypothèses soient susceptibles d’acquérir par un tel contrôle, elles ne sauraient jamais, faute de ce criterium indispensable, être élevées, comme l’a été si justement la loi de la gravitation, au rang des faits généraux; car on serait toujours autorisé à penser qu’une hypothèse nouvelle conviendrait peut-être aussi bien aux mêmes phénomènes, en permettant, de plus, d’en expliquer d’autres, à moins qu’on ne parvînt un jour à représenter exactement toutes les circonstances caractéristiques, même numériquement envisagées; ce qui, en ce genre, est évidemment chimérique. » La cosmogonie est la production du monde. (…) Désormais tout problème cosmologique a pour objet : retrouver un état antérieur à l'aide des traces qu’il a laissées. C’est dire immédiatement que tout problème cosmologique renonce à rencontrer une origine suprême et cause de tout. (…) La cosmogonie, telle qu’elle s’offre aux yeux de la science moderne, se divise en celle de l’univers, celle du monde, celle de la terre, et enfin celle des êtres vivants qui l’habitent. » (Littré (1872), pp. 343-344)

Il examine ainsi, à partir de la 27e leçon du Cours de Philosophie positive :
1°Hypothèse cosmogonique par rapport à l’univers; 
2°Hypothèse cosmogonique par rapport au monde;
3°Hypothèse cosmogonique par rapport à la terre;
4°Hypothèse cosmogonique par rapport aux êtres vivants.

Littré est alors conduit à montrer que la valeur des hypothèses cosmogoniques, qui entendent seulement exposer l'enchaînement de quelques phases d'évolution en renonçant à tout absolu, reposent sur plusieurs critères. Ces critères fixent le degré de positivité de ces hypothèses et dépendent  
- de la diversité des observations dont on peut faire la prévision numérique par une construction mathématique à partir de l'hypothèse initiale;
- de la fécondité heuristique, i.e la capacité à découvrir une nouvelle loi;
- de la solidarité avec les résultats d'autres sciences positives. 

Source :

- Braverman, Charles, Kant, philosophe français du XIXe siècle : entre science, philosophie et épistémologie, Nancy, 2017, pp. 609-613.