Philosophie et Sciences dans l'étude du monde inorganique (suite)

Titre

Philosophie et Sciences dans l'étude du monde inorganique (suite)

Statut

Année de publication

Périodique de publication

Volume

1

Pagination

197-213

Type d'intervention

Sous-Domaine disciplinaire

Thèse - Objectif :

Déterminer les relations entre la cosmologie et les sciences du monde inorganique (physique, chimie, géologie, cristallographie, minéralogie)

Présenter les données scientifiques (loi expérimentale, théorie et hypothèse des sciences du monde inorganique) nécessaire pour mener une étude cosmologique du monde inanimé

Acculturation

Oui

Commentaire acculturation

À partir de la distinction entre les lois dûment établies et les hypothèses imaginées pour en fournir l'explication, Nys présente au public néo-thomiste les données scientifiques nécessaires de la physique, de la chimie, de la minéralogie, de la cristallographie et de la géologie pour mener une étude cosmologique du monde inorganique. 

École philosophique

Néo-Thomisme

Référence bibliographique

  • Abbé Haüy

  • Wurtz

  • Van't Hoff

  • F. A. Le Bel

  • Proust

  • Mendeleef

  • Lothar Meyer

Commentaire référence bibliographique
  • Au moment de présenter les données des analyses cristallographiques nécessaires au philosophe dans l'étude cosmologique du monde inanimé, Nys rappelle le principe de l'abbé Haüy :

    « De l'étude cristallographique des corps se détachent deux conclusions d'une très grande importance. L'une affirme l'existence d'une relation constante entre la forme cristalline et les propriétés physiques; en d'autres termes, la spécificité de la forme se trahit toujours par une modification profonde dans les caractères sensibles du corps. L'autre, exprimée par le principe de l'abbé Haüy, établit une corrélation constante entre la forme spécifique du cristal et l'espèce chimique. » (Nys (1894), p. 202)
  • Au moment de présenter les données des analyses chimiques nécessaires au philosophe dans l'étude cosmologique du monde inanimé, Nys rappelle le concept d'affinité de Wurtz :

    « L'affinité qui règle le genre et le sens des réactions chimiques, qui porte, comme dit M. Wurtz, les masses matérielels les unes vers les autres d'apèrs une sorte de choix, domine la chimie entière. Cette force, expression d'une inclination spécifique, propre à chaque corps, n'a t-elle pas sa racine dans la substance même de l'être; n'est-elle pas le ruisseau dont les eaux inaltérées trahissent la nature de la source; ou bien, les caprices de mouvement local peuvent-ils en justifier les manifestations ? Tel est le problème que soulève tout naturellement l'étude de cette force encore si mystérieuse. » (Nys (1894), p. 205)

  • Au moment de présenter les données des analyses chimiques nécessaires au philosophe dans l'étude cosmologique du monde inanimé, Nys rappelle les idées fondamentales de la stéréochimie émises par van't Hoff et F. A. Le Bel (Nys (1894), p. 207), l'hypothèse de Proust (Nys (1894), p. 209) et le système périodique élaboré par Mendeleef et Lothar Meyer (Nys (1894), p. 209)

Intervention citée

Non

Intervention discutée

Non

URL

www.persee.fr/doc/phlou_0776-5541_1894_num_1_3_1377

Fiche complète

Oui

Créateur de la fiche

Greber, Jules-henri

Philosophie et Sciences dans l’étude du monde inorganique (suite) est le deuxième article de fond publié par Nys dans la Revue néo-scolastique. Parue en 1894, l’intervention a pour objectif de déterminer les relations entre la cosmologie et les sciences du monde inorganique. Pour Nys, le travail cosmologique doit tenir compte de deux types de connaissances scientifiques :

« Il importe souverainement, de bien distinguer dans les sciences, deux séries de connaissances. Les unes comprennent un ensemble plus ou moins vaste de faits et de lois établis conformément aux principes d'une véritabe induction scientifique. Ce sont des résultats définitivement acquis à la science et qui seront transmis dans toute leur intégrité aux générations futures. les autres, d'une extension beaucoup plus large, se trouvent formulées dans des théories qui réclament encore le contrôle de l'expérience et du temps; tels sont les essais de simplication tendant à ramener à un minimum de causes communes un nombre considérable de phénomènes et de lois. Ces deux genres de connaissances peuvent rendre d'uiles services au philosophe, mais le rôle respectif qu'elles sont appelées à remplir dans le domaine cosmologique est très différent. Les premières, en effet, forment un fond solide, stable, capable par conséquent de servir de base à une induction philosophique. Les secondes, au contraire, aussi longtemps qu'elles restent confinées dans la sphère des hypothèses, sont impuissantes à étayer un système cosmologique quelconque. Le philosophe ne pourra les aborder qu'avec une grande réserve, soit pour en signaler les conséquences philosophiques en opposition avec ses principes, soit pour se réclamer d'une tendance qui dans l'avenir pourrait lui devenir favorable. » (Nys (1894), pp. 198-199)

À partir de cette distinction, Nys présente les données générales des sciences inorganiques (physique, minéralogie, chimie, géologie, cristallographie) qui s’imposent au philosophe néo-thomiste dans l’étude cosmologique du monde inanimé.. L'enjeu est ainsi de pouvoir réactualiser la cosmologie thomiste à partir des données scientifiques et de combattre le mécanisme :

« Le champ de la cosmologie s’est éclairé de lumières inconnues avant ces derniers siècles ; les phénomènes naturels ont été l’objet de longues et patiente études qui en ont révélé les secrets les plus intimes ; des théories générales sont venues les systématiser et en exprimer l’enchaînement. En un mot, la nature toute entière se montre sous un jour nouveau. Sur ce même terrain où la philosophie traditionnelle avait régné en maîtresse, le mécanisme rajeuni s’est développé en poussant de puissantes racines dans toutes les sciences. Il se pose audacieusement devant son ancienne rivale en se prévalant d’avoir son arsenal dans les sciences elles-mêmes. Pourquoi donc le philosophe n’interrogerait-il pas cette nature mieux connue ? Pourquoi se refuserait-il à bénéficier de ces découvertes qui pourraient donner à son système une base plus solide et plus large ? D’ailleurs, comment se mettre à l’abri des cours de l’adversaire si on n’en connaît pas les armes et le plan d’attaque ? Aussi, à notre avis, une hypothèse cosmologique ne ralliera les sympathies et l’adhésion des penseurs, qu’à la condition de présenter les caractères d’une théorie vraiment scientifique. » (Nys (1894), pp. 212-213)