Temps a-t-il commencé et finira-t-il ? (Le)
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Thèse - Objectif :
Examiner les principaux faits d’ordre physique (entropie, dégradation de l'énergie, radioactivité...) invoqués par les adversaires de l’opinion thomiste sur l’éternité de la matièreDéterminer les destinées du monde actuel
Acculturation
École philosophique
Néo-ThomismeRéférence bibliographique
Saint-Thomas, Depotentia
Saint-Thomas, Sum. Theol.
Saint-Thomas, De aeternitate mundi
Clausius, Revue des cours scientifiques, février 1898
Carbonnelle, Les confins de la science et de la philosophie
- C. de Kirwan, "Comment finira l’univers ?", Revue des questions scientifiques, 1893
Isenkrahe, Energie, Entropie, Weltanfang, Weltende, Trier, 1910
Dressel, Lehrbuch der Physik
Véronnnet, "L’infini", Annales de philosophie chrétienne, 1903
Brunhes, La dégradation de l’énergie
Haas, Ist die Welt in Raum und Zet unendlich ?
Arrhenius, L’évolution des Mondes, Paris, Bérenger, 1910
Boltzmann, Populäre Schriften, Leipzig, 1905
Arrhenius, Archiv. Für Mathematik, Astronomie, Upsala und Stockholm, 1908
Jouffret, Introduction à la théorie de l’énergie, Paris, Gauthier-Villars, 1883
- Le Bon, L’évolution des forces, Paris, Flammarion, 1908
De Lapparent, "La destinée de la terre ferme et la durée des temps géologiques", Revue des Questions scientifiques, 1910
Faye, Sur l’origine du monde, Paris, Gauthier-Villars, 1896
Poincaré, Hypothèses cosmogoniques, Paris, Hermann,1911
C. de Kirwan, L’Astronomie, 1892
Nietzsche, Volonté de puissance
Lange, Histoire du Matérialisme
Batault, "L’hypothèse du retour éternel", Revue philosophique, 1904
Fouillée, "Note sur Nietzsche et Lange", Revue philosophique, 1909
Jeanin, Annales de philosophie chrétienne, 1896
Folie, Bulletin de l’Académie royale des sciences
Commentaire référence bibliographique
Nys rappelle la définition du temps selon le thomisme :
« La durée temporelle dont il s’agit, est le temps entendu au sens scolastique du mot, savoir le temps concrétisé dans le mouvement continu. La première question posée revient donc à celle-ci : le mouvement a-t-il commencé ; existe-t-il ou non de tout éternité des êtres soumis au changement ? » (Nys (1913), p. 409)Nys rappelle la position de Saint-Thomas sur l’éternité du temps :
« On sait quelle fut, à ce sujet, la pensée de saint Thomas : « bien que la raison, dit-il, puisse établir par des arguments péremptoires le fait de la création de l’univers, elle est cependant incapable de démontrer que cette création n’est pas éternelle. A ne consulter que la raison, il ne paraît pas impossible que la série des êtres successifs, disparus au cours du passé, n’ait point de premier terme, et que le temps écoulé soit réellement infini. » » (Nys (1913), p. 410)Pour examiner et évaluer les arguments scientifiques en faveur ou en opposition à la thèse du commencement et de la fin de l’univers, Nys cite et/ou renvoie aux travaux, thèses et arguments de Clausius, Carbonnelle, C. de Kirwan, Isenkrahe, Dressel, Véronnet, Brunhes, Haas, Arrhenius, Boltzmann, Jouffret, Le Bon, De Lapparent, Faye, Poincaré, Jeanin, Folie
Nys examine et discute les arguments de Nietzsche à l’encontre des prévisions scientifiques sur la fin du monde. Il expose et combat l’hypothèse du retour éternel :
« À l’encontre de ces prévisions scientifiques, Nietzsche émit une hypothèse qui veut être mentionnée. « Si on peut imaginer le monde comme une quantité déterminée de forces, dit-il, il s’ensuit que le monde doit traverser un nombre évaluable de combinaisons… Dans un temps infini, chacun des combinaisons possibles devra une fois se réaliser, plus encore, elle devra se réaliser une infinité de fois. Il se produira donc un mouvement circulaire de séries absolument identiques. » Pour le philosophe allemand, l’existence de l’univers n’est donc qu’un perpétuel retour des mêmes choses. Les êtres de ce monde, le milieu dans lequel se déroule leur vie, les phénomènes si nombreux et si divers dont la succession et l’enchaînement constituent ce que nous appelons le cours actuel de la nature, tout cela réapparaitre un jour identique à ce qu’il est aujourd’hui. Ces retours se renouvelleront même une infinité de fois durant l’infini des siècles. Il n’y a donc point de passé réel, tout est à venir. » (Nys (1913), pp. 424-425)
Nys estime que Nietzsche a puisé sa conception dans l’Histoire du matérialisme de Lange.
Nys renvoie à l’article de Batault dans lequel l’auteur se déclare partisan convaincu de l’hypothèse du retour éternel de Nietzsche :
« M. Batault s’en déclare partisan convaincu. Dans un article consacré à cette question, il s’est même proposé de « démontrer que l’hypothèse du retour éternel est logique et parfaitement compatible avec la science moderne, ou pour mieux dire avec les récentes hypothèses de la science moderne. » La tendance générale des sciences consiste à l’heure présente, à rattacher toutes les activités de la matière à des particules très petites en nombre fini appelées électron physique, atome chimique, infiniment petit mathématique, protoplasma biologique. L’hypothèse des atomes avec leurs modalités diverses est donc principielle dans le domaine scientifique. Or elle est la base de l’hypothèse du Retour éternel. Tel est, en résumé, l’essai de preuve tenté par M. Batault. » (Nys (1913), p. 426)
Nys présente et examine les arguments de Fouillée à l’encontre de l’hypothèse du retour éternel :
« A. Fouillée, au contraire, prend violemment à partie cette nouvelle conception cosmique : « les partisans du retour éternel, dit-il, raisonnent comme s’ils avaient dans le creux de leur main ou plutôt de leur plume la totalité des éléments finis du monde fini. » En fait, les critiques dont il l’accable nous paraissent en général bien fondées. » (Nys (1913), p. 426)
Discute :
Nietzsche, Volonté de puissance
Commentaire Discute
Nys expose et combat l’hypothèse du retour éternel :
« Arbitraire, inconciliable avec les données les plus récentes des sciences, condamnée par la métaphysique, l’hypothèse de Nietzsche aboutit enfin à la négation de la liberté humaine : ou plutôt, elle se voit contrainte d’ériger en principe le déterminisme le plus absolu. Le retour éternel des mêmes scènes ne se comprend, en effet, que dans la supposition d’un monde régi par les lois du mécanisme rigoureux. Qu’on y introduise les actions libres de l’homme, et on soumet du même coup le monde à l’influence d’une multitude incalculable de facteurs ou de causes dont les variations, toujours soustraites aux exigences de la mécanique, ne permettent plus de concevoir pour l’univers deux états identiques. » (Nys (1913), p. 428)
Intervention citée
NonIntervention discutée
NonURL
www.persee.fr/doc/phlou_0776-555x_1913_num_20_80_2074