Temps a-t-il commencé et finira-t-il ? (Le)

Titre

Temps a-t-il commencé et finira-t-il ? (Le)

Statut

Année de publication

Périodique de publication

Volume

20

Pagination

409-430

Type d'intervention

Champ Scientifique

Domaine disciplinaire

Sous-Domaine disciplinaire

Thèse - Objectif :

Examiner les principaux faits d’ordre physique (entropie, dégradation de l'énergie, radioactivité...) invoqués par les adversaires de l’opinion thomiste sur l’éternité de la matière

Déterminer les destinées du monde actuel

Acculturation

Oui

École philosophique

Néo-Thomisme

Référence bibliographique

  • Saint-Thomas, Depotentia

  • Saint-Thomas, Sum. Theol.

  • Saint-Thomas, De aeternitate mundi

  • Clausius, Revue des cours scientifiques, février 1898

  • Carbonnelle, Les confins de la science et de la philosophie

  • C. de Kirwan, "Comment finira l’univers ?", Revue des questions scientifiques, 1893
  • Isenkrahe, Energie, Entropie, Weltanfang, Weltende, Trier, 1910

  • Dressel, Lehrbuch der Physik

  • Véronnnet, "L’infini", Annales de philosophie chrétienne, 1903

  • Brunhes, La dégradation de l’énergie

  • Haas, Ist die Welt in Raum und Zet unendlich ?

  • Arrhenius, L’évolution des Mondes, Paris, Bérenger, 1910

  • Boltzmann, Populäre Schriften, Leipzig, 1905

  • Arrhenius, Archiv. Für Mathematik, Astronomie, Upsala und Stockholm, 1908

  • Jouffret, Introduction à la théorie de l’énergie, Paris, Gauthier-Villars, 1883

  • Le Bon, L’évolution des forces, Paris, Flammarion, 1908
  • De Lapparent, "La destinée de la terre ferme et la durée des temps géologiques", Revue des Questions scientifiques, 1910

  • Faye, Sur l’origine du monde, Paris, Gauthier-Villars, 1896

  • Poincaré, Hypothèses cosmogoniques, Paris, Hermann,1911

  • C. de Kirwan, L’Astronomie, 1892

  • Nietzsche, Volonté de puissance

  • Lange, Histoire du Matérialisme

  • Batault, "L’hypothèse du retour éternel"Revue philosophique, 1904

  • Fouillée, "Note sur Nietzsche et Lange", Revue philosophique, 1909

  • Jeanin, Annales de philosophie chrétienne, 1896

  • Folie, Bulletin de l’Académie royale des sciences

Commentaire référence bibliographique
  • Nys rappelle la définition du temps selon le thomisme :

    « La durée temporelle dont il s’agit, est le temps entendu au sens scolastique du mot, savoir le temps concrétisé dans le mouvement continu. La première question posée revient donc à celle-ci : le mouvement a-t-il commencé ; existe-t-il ou non de tout éternité des êtres soumis au changement ? » (Nys (1913), p. 409)

  • Nys rappelle la position de Saint-Thomas sur l’éternité du temps :

    « On sait quelle fut, à ce sujet, la pensée de saint Thomas : « bien que la raison, dit-il, puisse établir par des arguments péremptoires le fait de la création de l’univers, elle est cependant incapable de démontrer que cette création n’est pas éternelle. A ne consulter que la raison, il ne paraît pas impossible que la série des êtres successifs, disparus au cours du passé, n’ait point de premier terme, et que le temps écoulé soit réellement infini. » » (Nys (1913), p. 410)

  • Pour examiner et évaluer les arguments scientifiques en faveur ou en opposition à la thèse du commencement et de la fin de l’univers, Nys cite et/ou renvoie aux travaux, thèses et arguments de Clausius, Carbonnelle, C. de Kirwan, Isenkrahe, Dressel, Véronnet, Brunhes, Haas, Arrhenius, Boltzmann, Jouffret, Le Bon, De Lapparent, Faye, Poincaré, Jeanin, Folie

  • Nys examine et discute les arguments de Nietzsche à l’encontre des prévisions scientifiques sur la fin du monde. Il expose et combat l’hypothèse du retour éternel : 

    « À l’encontre de ces prévisions scientifiques, Nietzsche émit une hypothèse qui veut être mentionnée. « Si on peut imaginer le monde comme une quantité déterminée de forces, dit-il, il s’ensuit que le monde doit traverser un nombre évaluable de combinaisons… Dans un temps infini, chacun des combinaisons possibles devra une fois se réaliser, plus encore, elle devra se réaliser une infinité de fois. Il se produira donc un mouvement circulaire de séries absolument identiques. » Pour le philosophe allemand, l’existence de l’univers n’est donc qu’un perpétuel retour des mêmes choses. Les êtres de ce monde, le milieu dans lequel se déroule leur vie, les phénomènes si nombreux et si divers dont la succession et l’enchaînement constituent ce que nous appelons le cours actuel de la nature, tout cela réapparaitre un jour identique à ce qu’il est aujourd’hui. Ces retours se renouvelleront même une infinité de fois durant l’infini des siècles. Il n’y a donc point de passé réel, tout est à venir. » (Nys (1913), pp. 424-425)

  • Nys estime que Nietzsche a puisé sa conception dans l’Histoire du matérialisme de Lange.

  • Nys renvoie à l’article de Batault dans lequel l’auteur se déclare partisan convaincu de l’hypothèse du retour éternel de Nietzsche :

    « M. Batault s’en déclare partisan convaincu. Dans un article consacré à cette question, il s’est même proposé de « démontrer que l’hypothèse du retour éternel est logique et parfaitement compatible avec la science moderne, ou pour mieux dire avec les récentes hypothèses de la science moderne. » La tendance générale des sciences consiste à l’heure présente, à rattacher toutes les activités de la matière à des particules très petites en nombre fini appelées électron physique, atome chimique, infiniment petit mathématique, protoplasma biologique. L’hypothèse des atomes avec leurs modalités diverses est donc principielle dans le domaine scientifique. Or elle est la base de l’hypothèse du Retour éternel. Tel est, en résumé, l’essai de preuve tenté par M. Batault. » (Nys (1913), p. 426)

  • Nys présente et examine les arguments de Fouillée à l’encontre de l’hypothèse du retour éternel :

    « A. Fouillée, au contraire, prend violemment à partie cette nouvelle conception cosmique : « les partisans du retour éternel, dit-il, raisonnent comme s’ils avaient dans le creux de leur main ou plutôt de leur plume la totalité des éléments finis du monde fini. » En fait, les critiques dont il l’accable nous paraissent en général bien fondées. » (Nys (1913), p. 426)

Discute :

  • Nietzsche, Volonté de puissance

Commentaire Discute
  • Nys expose et combat l’hypothèse du retour éternel :

    « Arbitraire, inconciliable avec les données les plus récentes des sciences, condamnée par la métaphysique, l’hypothèse de Nietzsche aboutit enfin à la négation de la liberté humaine : ou plutôt, elle se voit contrainte d’ériger en principe le déterminisme le plus absolu. Le retour éternel des mêmes scènes ne se comprend, en effet, que dans la supposition d’un monde régi par les lois du mécanisme rigoureux. Qu’on y introduise les actions libres de l’homme, et on soumet du même coup le monde à l’influence d’une multitude incalculable de facteurs ou de causes dont les variations, toujours soustraites aux exigences de la mécanique, ne permettent plus de concevoir pour l’univers deux états identiques. » (Nys (1913), p. 428)

Intervention citée

Non

Intervention discutée

Non

URL

www.persee.fr/doc/phlou_0776-555x_1913_num_20_80_2074

Fiche complète

Oui

Créateur de la fiche

Greber, Jules-henri

Le temps a-t-il commencé et finira-t-il ? est le dix-neuvième article de fond publié par Nys dans la Revue néo-scolastique. Parue en 1913, l'intervention a pour objectif d'examiner les principaux faits d’ordre physique (entropie, dégradation de l'énergie, radioactivité...) invoqués par les adversaires de l’opinion thomiste sur l’éternité de la matière et de déterminer les destinées du monde actuel.